Placo et autres plaques de plâtre cartonnées: Composition et réalité

 

Les plaques de plâtre cartonnées de la marque Placo (ou d'autres marques) sont partout en rénovation et en construction. Je lis sur tous les sites dits « écolos » que c’est un produit « pas adapté au bâti, par écolo, et même nocif pour la santé ». Bref ! Ce produit aurait tous les défauts.

Or, personne ne donne des arguments valables étayés de faits concrets sur la composition et le processus de fabrication de ces plaques de plâtre cartonnées. Voici la réalité sur la fabrication et la composition précise de ce produit.

 

1 – Rendons à César ce qui lui appartient : c’est la marque Placo qui a développé ce produit en France (Extrait du site Placo : "Le saviez-vous ? La plaque de plâtre a été inventée, ou plutôt mise au point, en 1890 à New-York. C’est l’époque de la ruée vers l’or et les villes champignons sortent de terre. Les maisons sont majoritairement en bois avec une étanchéité à l’air assurée en carton bitumé, qui comme le bois, brûle facilement. Pour assurer leur aménagement et leur protection contre l’incendie, Augustin Sackett, ingénieur dans une compagnie pétrolière, développe une première solution : une armature en bois recouverte de plaques constituées de bandes de papier collés entre elles par des couches de goudron.

Mais cet assemblage ne résiste pas au feu et, en 1890, lui vient l’idée de couler du plâtre de Paris, importé de France et réputé ininflammable, entre deux feuilles de cartons bulles. L’inventeur de la plaque de plâtre cartonnée recevra, le 22 mai 1894, le brevet délivré sous le numéro 520-123. La "plasterboard" est alors fabriquée avec un processus étonnant :

  • le carton se déroule d’une bobine,

  • il vient tremper dans un bac de plâtre,

  • il fait ensuite sa prise sur une grande roue !

Le succès est immédiat. Dès 1904, Augustine Sackett a ouvert 4 usines et une nouvelle industrie est née. US Gypsum, un grand industriel du plâtre, va ensuite développer le produit. En assurant la protection incendie des baraquements construits par l’armée américaine, la première guerre mondiale le consacre définitivement. La société anglaise British Plasterboard (BPB) achète le brevet en 1917, suivi par Placoplatre en 1946.) 

 Quand vous dites « j’utilise du placo », vous citez une marque. Il existe d'autres marques qui vendent des plaques de plâtre cartonnées. De plus, si j'en crois la firme Saint Gobain, les plaques de la marque Placo sont fabriquées en France à partir d'une matière première de gisement français.

 

2 – Composition de la plaque :

Une plaque est composée à 96% de gypse !

C’est quoi le gypse ? C’est un minéral naturel que l’on appelait dans le temps « la pierre à plâtre ». Le gypse est formé à partir de sédimentation de roches naturelles. C’est une formation géologique très très ancienne.

Après la récolte, on cuit le gypse à 150° ce qui le transforme en plâtre (à noter : pour obtenir de la chaux, on cuit à 900°).

Dans ce plâtre, on ajoute des produits en faibles quantités (les adjuvants) pour donner des qualités au plâtre et ça, c’est pas nouveau !!

Les adjuvants

Les produits ajoutés dans le plâtre permettent de lui donner plus de résistance ; Le produit ajouté est toujours de la résine en phase aqueuse. Cette résine, je ne cesse de le répéter, elle est PARTOUT : dans les colles blanches de votre enfant (la colle BIB de la maîtresse), dans les colles à bois, dans les colles polymérisées, dans 99% des peintures industrielles, dans les vernis à l’eau, dans les apprêts, les sous couches et MEME dans les peintures et les sous couches dites « écologiques » ! (A noter : les produits de la marque Capucine & Patinesbio sont 100% naturels et sains ce qui signifie qu'il y a 0% de résine synthétique).

 

En d’autres termes, les mêmes personnes incriminent ce fameux Placo en parlant de sa composition (alors même que 100% d’entre eux n’ont pas la moindre idée de la véritable composition du produit) et POURTANT ils achètent des produits de finition dits «écologiques » qui contiennent LES MEMES PRODUITS !

Concrètement voici :

  • Peinture à la chaux avec adjuvants spécifiques = conservateurs synthétiques, acetate de polyvinyle (= résine synthétique)
  • Peinture à l’argile = argile, craie, pigments, latex (= résine synthétique)
  • Sous couche  pour chaux = silice en poudre, polymères (= résine synthétique)

etc.

Cette résine issue de la pétrochimie sert de colle de renfort au gypse et par extension à toutes les peintures ou enduits ou stucs ou sous couches ou vernis dis "écologiques". 

 

Ensuite, il y a d’autres adjuvants qui entrent dans la composition des plaques cartonnées :

  1. Si la plaque est ignifuge
  2. Si la plaque est  hydrofuge

on ajoute alors des agents chimiques qui permettent au gypse d'avoir telle ou telle qualité. Ces agents sont ajoutés dans le plâtre à hauteur de 4% ?

Alors ? Si on se réfère aux normes en vigueur concernant les produits de finition écologiques, on se retrouve devant une contradiction : les fabriquants de peintures écologiques soutiennent qu'à hauteur de 5% d'agents synthétiques de renfort, leurs produits sont encore "écologiques"....

J'aimerais bien qu'on m'explique, arguments précis et sérieux à l'appui, d'où vient cette affirmation largement répandue sur le web : "les plaques de plâtre cartonnées, c'est pas écolo !" ?

 

3 – Les désordres dus aux plaques de plâtre cartonnées:

Ce n'est pas le placo qui pose problème ! C'est la mauvaise utilisation de ce produit !

Les plaques de plâtre cartonnées offrent un gain de temps et d'argent non négligeable lorsqu'elles sont utilisées à bon escient dans des bâtis en cohérence. Prenons l'exemple d'une maison des années 70, en parpaings, dont les murs sont dégradés. Il est plus rapide d'appliquer des plaques de plâtre cartonnées pour retrouver des murs lisses et droits rapidement.

Mais, lorsqu'il s'agit de bâtis anciens, la plaque de plâtre cartonnée devient souvent un cache-misère pour cacher des murs dispârates en pierre, plâtre, terre..., murs ou plafonds tordus, sales qui necessiteraient une rénovation naturelle (des enduits terre, chaux, plâtre...). Dans ce cas, on assiste à une dégradation du bati ancien, qui ne peut plus respirer derrière la plaque, qui étouffe le bâti et qui retient l'humidité. La plaque cartonnée et le bâti se dégradent dans le même temps. D'autre part, il est plus économique et plus facile de faire poser du placo car cela ne nécessite pas une main d'oeuvre de qualité (rares sont les artisans qui réalisent dans les règles de l'art des enduits naturels et de ce fait, leurs tarifs sont élevés). 

En conclusion, la plaque de plâtre cartonnée n'est pas plus ni moins novice que bien d'autres produits plébiscités dans la construction écologique (le Fermacell ou l'OSB par exemple). Utilisée de manière cohérente, elle offre un bon compromis dans le bâti.

A lire aussi : Placo ou Fermacell, un choix écologique

 

 

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